Que pour l’œuvre nouvelle, on nous donne un tréteau nu. 
— Jacques Copeau

Ce domaine n’est pas un théâtre mais un domaine où doit pouvoir naître le théâtre. Ce n’est ni un lieu où l’on regarde passivement, ni un lieu où l’on répète mécaniquement, c’est un lieu où émergent organiquement des pratiques artistiques collectives de natures diverses.
— Forall Architectes.

Le projet est un retour aux sources et en même temps une réinvention de la maison :

– Réinvention sous le signe de l’hospitalité et du partage
– Réinvention respectueuse du patrimoine et de l’environnement
– Réinvention de l’outil de travail

L’ensemble des bâtiments qui composent le site va faire peau neuve. Ils s’organisent autour d’une belle demeure bourguignonne du XVIII^e siècle surplombant des jardins en terrasse, entourée de bâtiments plus modestes d’époques diverses, des appartements occupés par les artistes en résidence au bureau construit en 1984 par Paul Chemetov.

La restauration de la maison principale est au cœur du projet : la présence sensible de Jacques Copeau, de sa famille et de la troupe des Copiaus y sera magnifiée. La chambre-bureau de Copeau et la chambre d’Agnès, son épouse, témoins préservés de leur présence, retrouveront leur aspect authentique. La maison est inscrite à l’inventaire des Monuments historiques et labélisée Maison des Illustres.

Trois extensions contemporaines, inspirées de l’humble cabote bourguignonne, offriront avec discrétion et inventivité de nouvelles aménités favorisant le travail de création et le séjour des artistes en résidence. 

Le parcours des visiteurs et des artistes est repensé pour offrir une expérience sensible, avec une attention particulière portée à l’accessibilité pour les personnes à mobilité réduite.

Des interventions sur les espaces extérieurs – jardins, murs en pierre sèche – créeront de nouveaux espaces de travail et inviteront à la promenade ; enfin, un petit théâtre de verdure sera créé pour des répétitions, des restitutions et des rencontres avec des artistes.

La réhabilitation est une opportunité unique de répondre aux enjeux de la crise climatique : extensions construites en bois et paille de seigle locale, façades en tuiles écaillées de châtaignier local, tomettes réutilisées, récupération des eaux de pluie pour les sanitaires, maitrise du vent pour la ventilation des locaux, isolation en laine de bois ou ouate de cellulose, remplacement des enduits ciment par des enduits à la chaux…  

Pour répondre à ces multiples défis, la maison Jacques Copeau a confié sa réhabilitation à l’agence Forall.

Forall met la réponse à la crise climatique au cœur de ses projets. Sa démarche vise à réconcilier l'acte de construire ou de réhabiliter avec la préservation des écosystèmes et tente d'inventer une nouvelle manière d'habiter le monde. 

Ici, le projet architectural trouve un équilibre délicat entre le patrimoine et le contemporain, entre la mémoire et le présent, entre le beau et l’utile.

Lieu de travail, de recueillement, de méditation, cette pièce fut centrale dans la vie de Jacques Copeau en Bourgogne. Elle est aujourd’hui au cœur de nos visites patrimoniales, chargée d’éléments aussi bien intimes qu’historiques. Préservée par ses descendants et par l’association mais abîmée par le temps, elle fera l’objet d’une restauration tout en délicatesse pour retrouver son authenticité.

Suzanne Bing, actrice et pédagogue majeure de la troupe des Copiaus, va donner son nom à un nouveau studio de travail mis à la disposition des artistes. La maison Jacques Copeau est un véritable petit incubateur pour les jeunes compagnies. Notre ambition est d’encourager leur professionnalisation en les accueillant et en les accompagnant dans leur parcours.

Charmant petit bâtiment du XVIII^e siècle, inscrit à l’inventaire des Monuments Historiques, le pavillon de Catherine retrouvera ses volumes d’origine en devenant le lieu de vie collective et de partage, autour d’une cuisine nouvelle et d’un foyer ouvrant sur l’allée des sycomores et le paysage unique des collines de Pernand-Vergelesses. La nouvelle cuisine est inspirée de l’architecture de la cabote traditionnelle bourguignonne.

De 1925 à 1950, Agnès Copeau, épouse de Jacques, a fait des jardins de la maison un petit paradis. Du jardin à la française au verger en contrebas, elle a soigné les extérieurs avec passion et érudition. Aujourd’hui, aux beaux jours, les artistes investissent les jardins pour en faire des espaces de travail, alors que les enfants de Pernand font revivre le potager. Demain, dans un jardin ayant retrouvé son éclat d’antan, protégé par ses murs en pierre sèche traditionnels, artistes et spectateurs se retrouveront dans un petit théâtre de verdure.