Résidence

Compagnie Les Capillotractés

Résidence autour de  “Start up

Du 19 au 23 décembre 2021


Texte et mise en scène Antoine Perez
Avec Clémence Dumon Marie, Mathilde Invernon Hannah, Franck Olivier Elias et Baudouin Sama Arthur
Musique / Vidéo Guillaume Julien
Production Les Capillotractés
INTENTIONS :

” Travaillant à mi-temps dans une grande start-up depuis deux ans et demi, je crois que ce type d’entreprise est autant un très agréable cadre de travail que le théâtre des pires hypocrisies et contradictions de notre époque.

Immédiatement fasciné et charmé par son apparence idyllique, j’ai très vite eu la sensation que quelque chose clochait sans, encore aujourd’hui, parvenir à définir ce quelque chose. La priorité des start-ups est-elle vraiment le confort et la sérénité de ses employés ? Pourquoi ces sociétés tiennent tant à tenir leurs salariés dans le creux de leur main, et à faire de leur lieu de travail un endroit de convivialité et d’épanouissement? La seule certitude que j’ai est que ce monde auquel je n’arrive pas à m’habituer est en train de devenir la norme, pour le meilleur et pour le pire.

Mon désir avec cette pièce est de raconter cet univers en me servant du fait que je l’ai connu de l’intérieur. Je veux à la fois m’amuser et m’inquiéter du fait qu’un lieu ayant l’air d’être le cadre parfait pour travailler, n’en devient pas moins insolite et menaçant.

L’idée de mettre en place une succession de tirades m’est très vite venue car c’est une forme qui permet selon moi de confronter d’autant mieux les points de vue de différents personnages, et de plonger tête la première dans la vie intérieure des uns et des autres, les uns après les autres. Par ces quatre tirades, je veux raconter quatre points de vue sur ce qu’est une start-up, tout en réfléchissant par la même occasion à ce qu’est une entreprise, et ce qu’est le travail. Pour mieux différencier chaque point de vue, j’ai également fait en sorte que chaque tirade appartienne à un type de théâtre différent, alternant entre scènes naturalistes et déclamations presque baroques. Chaque tableau est d’ailleurs traité de façon très différente, dans la forme comme dans le fond, et tous se nourrissent les uns des autres, se complètent.

Comme l’écriture, la mise en scène alterne entre naturalisme total et distanciation totale, saupoudrant de surnaturel ce monde ancré dans le réel, avant de basculer progressivement dans un pur et simple cauchemar. La déclaration d’amour et le discours devant les employés sont traités de façon réaliste, dans la scénographie (tables et ordinateurs) mais aussi grâce à de la vidéo (présence d’un Power-Point appuyant la présentation de la nouvelle fonctionnalité). Mais durant la lecture du mail et la tirade finale, l’inquiétante étrangeté est soulignée notamment par des lumières stroboscopiques et une musique techno répétitive et enivrante, pour finir dans un final dansant explosif. ” – Antoine Perez