Résidence
Compagnie du Mauvais Genre

Résidence autour de “PRESQUE ÉGAL A”
Du 12 au 19 février 2022
Ce récit acide et jubilatoire nous confronte de façon poétique à nos propres démons, à savoir notre besoin sans fin de consommer, de posséder pour compenser nos peurs peut-être, ou simplement pour exister ici et maintenant.
Décryptant un système économique pervers où l’ombre dévorante de « Mammon », déesse de la richesse matérielle et de l’envie, plane, Jonas Hassen Khemiri impose un rythme incisif tout au long du récit « empruntant des formes variées, de la conférence à la voix intérieur , de la harangue aux dialogues mêlés ».
Entre stand up et incarnation, les personnages tentent de se sortir, de se trouver une place dans les mécanismes, et des rouages qui les laissent sur le bas côté.
C’est insolent, politique, drôle !
Il y’a ceux qui gagnent et ceux qui craquent !”
“La société occidentale agonise. Il ne s’agit plus que de le faire savoir. Les meilleurs parmi nous s’y emploient. Ils ne jouent plus – sinon comme on saccage, comme on tue. Ils ne jouent même plus à jouer. Ici et là, le théâtre se convulse, bave, balbutie, râle, joue sa déchéance et déjà sa mort. Toute tentative d’en ressusciter le passé, recouvre un mensonge ou une stupidité… Pitié pour nos erreurs ! Dès-lors, parler de quoi ? à qui ?…Pourquoi ? (…) A la question rituelle : pourquoi ce choix ? Je peux tranquillement répondre :
pour nous garder les yeux ouverts.”– Gabriel Monnet
J.H Khemiri met en scène des personnages en luttent avec eux-mêmes, avec une société qui agonise, pris dans leur rapport au monde et dans les concessions que ce monde les oblige à faire. En cela ils nous renvoient à notre époque, et notre propre rapport au monde où nous nous débattons en permanence avec les démons que nous avons crée. Néanmoins, tout cela est dis, raconté et joué dans la joie, avec nos contradictions, notre humanité et avec bonne humeur. Il s’agit donc d’une invitation à « danser gaiement sur les malheurs du monde. »
PRESQUE ÉGAL A
Andej, fraichement diplômé, se bat pour obtenir son premier emploi ; Martina, issue d’un milieu social aisé, rêve d’une ferme bio mais est abonnée aux boulots minables ; Mani, jeune universitaire brillant, est sans travail ; Freya, tout juste licenciée, aspire à une revanche ; Peter, SDF, est devenu expert en marketing de rue…Jonas Hassen Khemiri entrelace avec une ironie dramatique exemplaire les destins de ces figures si proches de nous. Tous contribuent à leur corps défendant à nourrir le capitalisme par leur consommation et leur quête d’un quotidien meilleur. Et tous subissent la crise d’un modèle financier à bout de souffle qui les fait s’affronter dans une compétition anonyme où chaque aspect de leurs vies est désormais régi par l’argent.
Empruntant des formes variées, de la conférence à la voix intérieure, de la harangue aux dialogues mêlés, ce texte jubilatoire offre un matériau idéal pour une troupe de 4 à 20 acteurs. Renouant avec les pièces épiques et didactiques brechtiennes, il utilise l’humour pour décrypter le système économique.