Résidence d’écriture

Collectif Bette Davis

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du 15 au 20 novembre  2021

Résidence d’écriture autour de:

Je suis Don Juan

“Après avoir créé Dom Juan de Molière en Inde en 2006 en tant que lauréate du Prix Unesco-Aschberg, il revient sur mon parcours, avec son universalité, la multiplicité de ses thématiques, et l’infini développement de ses problé-matiques.Forme jouissive, Je Suis Don Juan est un spectacle syncopé, dont le déroulé en séquences suit la fable de Dom Juan, nous offrant un panorama du per-sonnage sur 360°, qui se déflagre dans une apothéose finale. Chacun, à son heure est tantôt proie, tantôt prédateur. Très tôt, j’ai été proie. Sans que d’aucune façon je n’en sois prévenue, le désir des autres m’est tombé dessus « comme la vérole sur le bas clergé ». Mes contours de toute jeune fille se sont dessinés par le regard des hommes et des femmes, par leur désir que j’ai accueilli comme autant de marques d’amour et de cicatrices. Pour autant, objet du désir, je devenais Le Désir en soi, mon action dérisoire avait un pouvoir fantastique. J’étais le centre d’une force centrifuge, que ma santé et ma bonne nature rendaient d’une at-traction puissante au cœur de laquelle ma curiosité s’exerçait. Toucher l’autre pour voir, le sentir, l’absorber, se perdre dans cet absolu mystère jamais pénétré. L’adrénaline au moment de braver ses propres interdits. La lutte que l’on gagne, et perd en même temps, puisque c’est sa peau qui joue le jeu. La sidération de sa propre mort dans le regard de l’autre. J’ai été Don Juan. Et comme un secret que le temps a tu, demeurent au fond de moi ce vertige de chat de gouttière – JE, cette ironie du monde et cette légèreté qui me raconte qu’entre quatre planches – SUIS, mon corps aura donné toute sa douceur et mon cœur accueilli ces fluides qui ne veulent pas de nom – DON JUAN.

Poil à gratter, Don Juan agace là où ça nous démange. Le droit à la curiosité et au pulsionnel de l’enfance, la question du genre dans le donjuanisme, la mise en scène et la jouissance de soi-même, les libertés qu’on s’autorise. JE SUIS DON JUAN est un déploiement de ce qui constitue cette figure éclatante et angoissée, triomphante et misérable dans laquelle chacun se re-connait. Il y a toujours des difficultés à lire et à ac-cueillir Don Juan. Il déclenche un conflit intérieur, à lui céder ou non, s’abandonner ou prendre, qui perd-gagne… Don Juan nous met face à ce que nous ne voulons pas voir de nous-mêmes, et remporte notre inacceptable adhésion. Coupables, nous nous en dé-tournons, nous aussi, après l’avoir aimé.” Maud Leroy

Écriture et mise en scène Maud Leroy

Coproduction La Rose des Vents – Scène Nationale Lille Métropole, l’EPCC Audomarois, l’Aria / Corse

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