HOMMAGE

La Maison Jacques Copeau dit adieu à Graeme Allwright

Trois heures du Conte lors des Rencontres avec Graeme et Catherine Dasté 1991© Maison Jacques Copeau

Graeme Allwright s’en est allé

Cérémonie Civile le Vendredi 21 février à 15h au cimetière de Pernand-Vergelesses

Graeme Allwright s’est éteint, à 93 ans, le 16 février 2020. Né en Nouvelle-Zélande en 1926, arrivé en France en travaillant comme mousse sur un bateau, il sera enterré à Pernand-Vergelesses. C’est là qu’il s’était marié et installé dans les années 1950 avec la metteuse en scène Catherine Dasté, petite-fille de Jacques Copeau. Ils s’étaient rencontrés peu avant à l’école du Old Vic Theatre à Londres alors dirigée par le neveu de Copeau, Michel Saint-Denis, qui fondera plus tard l’école du TNS.

Comédien, Graeme Allwright joue avec des grands noms de la décentralisation théâtrale : il fait partie de la distribution des Coréens de Michel Vinaver lors de sa création en 1956 par Roger Planchon et lors de ses reprises par Jean-Marie Serrault et Gabriel Monnet.

Mais très tôt, c’est par la chanson qu’il impose une silhouette et une voix singulières. Grâce à lui le public français découvre le répertoire folk et la chanson engagée d’artistes comme Bob Dylan ou Woodie Guthrie dont il traduit et chante les textes en français. Sa rencontre avec Léonard Cohen en fait le traducteur et l’interprète de nombreuses chansons comme Suzanne, l’Étranger, Sisters of Mercy… Les enfants se souviennent de la douce mélodie sans fin de Petit garçon, empruntée à Roger Miller.

Deux de ses chansons les plus célèbres sont nées entre les trois collines de Pernand : Il faut que je m’en aille reste un air entonné dans les fêtes du village où il reposera. Il y évoque notamment son mariage (avec Catherine Dasté) à « la mairie d’un petit village » où le maire (ndlr, Henri Moine) « essayait de prononcer (son) nom »… Sacré bouteille traduit avec drôlerie l’amour et le drame de la dive bouteille : « Jolie bouteille, sacrée bouteille / Veux-tu me laisser tranquille ? »…

À Pernand, entre deux tournées, Graeme « travaillait dans les vignes, chez Klein et au domaine Marey », se souvient Régis Pavelot, ancien vigneron ami de la famille, ému par cette disparition comme bien des habitants du village. « À l’époque, on remontait la terre en haut des coteaux avec des hottes d’osier », se remémore-t-il. Graeme ne rechignait pas à la tâche. Il était tout à la fois musicien et compositeur, mais aussi bricoleur, menuisier, jardinier, apiculteur. Dans les années 1990, il a régulièrement participé aux Rencontres Jacques Copeau qu’organisait alors Catherine Dasté dans tout le village.

Graeme Allwright a eu quatre enfants, Nicolas, Christophe, Jacques avec Catherine Dasté, et Jeanne avec Claire Bataille.