Résidence d’écriture
Juliette Grinberg et et Mathilde Invernon
Résidence ” Intimacy”
du 10 au 15 février 2020
Intimacy, Pièce originale de Juliette Grinberg et Mathilde Invernon
Mise en scène : Juliette Grinberg et Mathilde Invernon
Texte : Juliette Grinberg
Jeu : Mathilde Invernon
Création lumière : Justine Bouillet
Note d’intention :
Cette première création d’INTIMACY imagine une parole du sensible, qui questionne comment les valeurs de notre société patriarcale vont jusqu’à structurer notre propre intimité. Car les conversations métaphysiques sur le sexe ne font pas partie d’un discours légitime. Toutes ces questions sont souvent jugées naïves, plus encore sans valeur. Or, pour nous, parler de désir, c’est politique. Nous voulons assumer l’ambivalence d’une sexualité qui ne serait pas vécue uniquement dans la souffrance ni seulement dans le plaisir décomplexé. Il est important de préciser que nous nous plaçons d’un point de vue strictement féminin. Les gynécées (partie de l’habitation réservée aux femmes) sont des espaces nés de la contrainte. C’est justement grâce à leur statut marginal, et donc protégé, qu’ils ont pu devenir un espace de parole libre et complexe, en dehors des représentations. C’est par une forme transdisciplinaire que nous voulons révéler leur richesse. Le spectacle que nous créons joue avec les codes de la culture patriarcale à travers la structure du cabaret. Ironie de la femme seule à la recherche d’affection comme dans Vollmond de Pina Bausch, déploiement de l’imaginaire de la femme fatale, telle celle interprétée par Liza Minelli dans Cabaret de Bob Fosse ou celle de l’amoureuse naïve créée par Jacques Demy dans Les demoiselles de Rochefort … Ce sont des images de femmes en silence. Une présence pour toutes les facettes d’une seule femme. Des rêves de corps qui dénotent avec le réalisme du texte. Nous suivons un personnage à la recherche d’un modèle d’identification, à travers les représentations de la féminité qui lui sont proposées. A travers elle, nous voulons rendre compte de la solitude et du désarroi que nous pouvons rencontrer dans un monde peuplé d’images, saturé d’interactions.