Résidence d’écriture

Compagnie f.o.u.i.c

Résidence – Téléphone moi – Création 2021
du 11 au 16 novembre 2019

Téléphone-moi

Auteur : Jean-Christophe Dollé

Metteurs en scène : Clotilde Morgiève et Jean-Christophe Dollé

Présentation du projet :

Cette pièce retrace l’histoire d’une famille sur 3 générations. Elle se déroule dans la seconde moitié du 20éme siècle, période où l’on assiste à l’éclosion et la mort des cabines téléphoniques. Emblématiques d’un moment finalement très court de l’histoire des télécommunications, les cabines téléphoniques font partie de notre territoire affectif commun. Chacun y a vécu des moments fébriles, d’urgence, de passion, de secrets, elles sont les gardiennes de nos  vies empressées veilleuses de nos existences cachées, dressées comme des tours au milieu des villes. Elles font parties de nous. L’histoire se promène ainsi dans les époques, au gré des collections présidentielles et des coupes du monde de football, rythmée par les génériques de journaux télévisés et les jingles publicitaires, les inoubliables “bonjour” d’Yves Mourousi, et les “Zizou président” et les “petits volcans” qu’on a tous fait dans nos assiettes “pour y mettre le jus dedans”, tous ces sons qui font notre mémoire collective. Benoît est au centre de cette traversée. Au début des années 80, en rupture avec sa femme et ses enfants, sans travail, il vit dans sa voiture et communique grâce à cette cabine avec Henri, son père, dont la mémoire s’étiole dans une maison de retraite.

Un soir de juillet 98, Fanny sa fille, cherche à reprendre contact avec lui parce que l’enfant qu’elle porte est sur le point de naître.  Un soir d’orage en 1940, Henri alors jeune homme, pris au beau milieu d’une intrigue où les français résistants et collabos s’affrontent, rencontre la femme de sa vie dans cette cabine où ils ont trouvé refuge. Quel rôle Henri a-t-il joué pendant la guerre? C’est en détricotant ces lourds secrets de famille, que Benoît comprend enfin qui il est vraiment, et pourquoi cette sensation d’être au bord du gouffre le tenaille si fort au moment où la conscience de son père décline. Téléphone-moi, à travers cet appel au secours qui traverse les âges, agite un questionnement sur la fatalité de la transmission intergénérationnelle qui nous cloue à notre destinée, une quête de la vérité et in fine un appel viscéral au dialogue pour dissiper le brouillard du non-dit.

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