HOMMAGE

Salut à Jacques Fornier

Jacques Fornier (1926 – 2020)

« On avait regardé la carte de France pour voir où étaient les centres dramatiques et l’on s’était rendu compte que la région Bourgogne n’était couverte ni par Jean Dasté, ni par la Comédie de l’Est. Donc, ça nous paraissait une région accessible. Nous y sommes allés par des circonstances fortuites, grâce à Marie-Hélène Dasté qui gentiment nous a dit : «si vous allez en Bourgogne, je pourrais vous prêter la maison de mon père à Pernand-Vergelesses». Nous ne savions pas où était Pernand, à peine où était Dijon et encore moins où était Beaune. Copeau, ça nous faisait quelque chose. Et on a débarqué un soir, dans la nuit à Pernand où habitaient à l’époque Catherine Dasté et Graeme Allwright. »

C’est par ces mots que Jacques Fornier racontait en 1985 son arrivée à Pernand, trente ans plus tôt, dans la Maison de Jacques Copeau ; et Marie-Hélène Dasté, la fille de Copeau, de préciser : « J’étais, je dois le dire, un peu dans l’embarras car je ne les connaissais ni d’Eve ni d’Adam, mais je ne pouvais tout de même pas refuser l’hospitalité. J’ai donc demandé à Catherine de les loger au rez-de-chaussée. Ils pouvaient y rester six semaines. Ça leur laisserait le temps de se retourner et de mon côté ça allait me permettre de me faire une idée sur ces jeunes gens. Ils sont demeurés plus d’un an et demi à Pernand. »

De cette rencontre entre une bande de jeunes artistes en quête d’un lieu pour s’implanter et la maison va naitre une troupe, le théâtre de Bourgogne, qui deviendra quelques années plus tard le Centre dramatique aujourd’hui installé dans les murs du Parvis Saint-Jean à Dijon. Fornier en sera le premier directeur, de 1960 à 1971, avant de diriger brièvement le Théâtre National de Strasbourg.

La fidélité de Jacques Fornier à ce lieu fondateur ne s’est jamais démentie depuis. Que ce soit dans les années 1990, à l’époque où Catherine Dasté y organisait les Rencontres Jacques Copeau, en 2007 alors qu’il tourne la Confrérie des farceurs, mise en scène par Jean-Louis Hourdin et François Chattot, ou tout au long de ces dernières années, sa souriante et généreuse présence n’a cessé d’accompagner les projets et les transformations de la Maison Jacques Copeau.

Jacques Fornier nous a quitté le 14 novembre dernier. A sa fille Caroline, à sa compagne Lilianne, à tous ses proches et ses amis, l’équipe de la Maison adresse ses très amicales pensées.


Le Théâtre de Bourgogne