Résidence

Compagnie Le Grand Courbe

Impressions d'Evian - cie Le Grand Courbe

Résidence – Impressions d’Evian (Autobiographie avec lac pour une comédienne et une chanteuse) – Création 2021
du 17 au 23 février 2020

Impression d’Evian (Autobiographie avec Lac pour une comédienne et une chanteuse)

Texte de Sophie Rabau

Dramaturgie : Noémie Bys

Mise en scène : Nathalie Lacroix

Chant et jeu : Marianne Seleskovitch et Nathalie Lacroix

Présentation de projet :

Attention, ceci n’est pas un voyage intérieur.

C’est bien pire. C’est un voyage à Evian. Evian-les-Bains. Quelle horreur ! ça sent le curiste en bonnet rose, le lac bouché par les montagnes comme un lavabo pas bien net, les bâtiments blanc plâtreux couleur meringue. Et puis c’est plein d’eau… douce. Personne ne veut pas aller à Evian, s’y baigner encore moins. Évian (les Bains) est une arnaque Mais c’est trop tard. Le voyage à contre-courant a déjà commencé, devient un texte qui louvoie en eau douce  avec un désir d’eau salé, entre impressions d’Evian, pré-impressions d’Evian, post-impressions d’Evian, surimpressions… d’Evian toujours, on ne sort pas comme ça d’un lac.

C’est bien mieux. Au milieu de la noyade en aquarium de ville d’eau, une autre ( ?) voix vient mettre son grain de sel, dire d’abord discrètement où l’on pourrait aller si l’on allait pas à Evian, puis, un peu plus fort elle parle du soleil, de la caresse de l’air solide à Marseille, Beyrouth ou Athènes, elle insiste invente ou convoque des antidotes à Evian, et tout en ouvrant l’horizon, creuse un peu à l’intérieur, donne des prénoms, déterre des fragments de mémoire, s’approche en cercle concentriques du cœur de la haine d’Evian, lui donne un nom, parle des morts, dit mais sans trop y toucher, que tout cela n’est pas si drôle ou bien horriblement amusants, autant qu’un voyage en eau douce… à Evian-la-Meringue Blanche.

Parce que dans l’âme ce que l’on a c’est un théâtre

Si mon âme parlait, aurait-elle vos voix ?  C’est la question de l’auteure à une comédienne et à une chanteuse. Les gestes et les voix de ces textes, d’abord parus dans la revue Vacarme, elle les a proposés à Nathalie Lacroix, comédienne et à Marianne Seleskovitch, chanteuse lyrique. Parce que, non, décidemment ce n’était pas un voyage  intérieur, ou dans l’âme, ce que l’on a c’est un théâtre, un opéra au fond du lac et devant vous

Trois lignes de récitatif, des éclairages, des consonnes qui se bousculent, une syncope, un grand air ou presque, une réplique, un geste, un éclairage brumeux de lac intérieur.  Parce que dans l’âme, ça chante et ça joue, quand on va à Évian sans vouloir y aller.

            Un texte comme un matériau

Parce que le texte de Sophie Rabau n’est pas un objet à mettre en scène, mais un matériau qui présente déjà et appelle encore des sons et des couleurs.  Nous le voyons comme une partition en attente d’une mise en scène inséparable d’une mise en voix.

Nous voulons le réécrire, non pas pour la scène mais par la scène.

Loin de la splendide solitude romantique, nous appelons à une rencontre entre les gestes et la vocalité d’une écriture et l’interprétation qu’en donneront une comédienne et une chanteuse.

Alors le monologue pris en charge par deux corps et deux voix n’est plus une ligne monocorde qui se déroulerait à l’unisson, mais une fugue de Bach qui serait aussi un jeu de Mikado jeté sur une scène.

Deux voix, deux corps s’imitent, se rejoignent, ou se fuient, jusqu’à devenir multiples ou à se superposer.

 

Pour  raconter cette autobiographie drôle et triste, il nous faut bâtir, sur le plateau, un tableau de Kandinski dit par Cathy  Berberian.

Marianne Seleskovitch, chanteuse lyrique et comédienne, Nathalie Lacroix, comédienne et chanteuse travailleront, durant cette résidence le corps, le son et l’espace de ce texte devenu le point de départ d’une écriture musicale et scénique